Être une femme, c'est...

 

Pour moi être une femme c’est être joueuse, rieuse et menteuse.

Être une femme, c’est être seule dans une meute. Être une dans l’unité de la meute.

 

Être femme ou ne pas l’être ?

Etre parfaite dans mes imperfections. Etre une femme et ne pas l’être car trop dangereux, trop difficile, trop dur, trop doux, trop délicat.

 

Trop délicate !? Non, vulnérable.

Vulnérable et révoltée.

Vénérable et créatrice.

Créatrice et sage.

Sage et rêveuse.

Rêveuse et amoureuse.

 

Être une femme, c’est l’humilité de mes savoirs et le doute de ma puissance.

Être une femme c'est marcher son chemin, la tête haute.

Être une femme c'est marcher à côté de lui, dans une même direction, en prenant des chemins détournés.

Être une femme c'est prendre des raccourcis en faisant des zig et des vagues.

 

C'est se perdre avec la conviction de ma vérité.

C'est l'obstination de mon entêtement.

C’est la bêtise de mon ego qui sait tout.

Être une femme, c'est l'émotion de ma vérité, de mes vérités.

Être femme, c'est être d'accord le matin, pas sûr à midi et plus du tout le soir.

C'est avoir envie et ne pas s'autoriser à dire « non ».

C’est se prélasser dans mes contradictions.

C'est peser le pour et le contre, passer d'une main à l'autre jusqu'à épuisement.

Et c'est se relever encore et encore.

 

Être femme c'est la faculté de croire.

Croire en toi, en toi, en elle, en vous et surtout pas en moi.

C’est se mettre en lumière le monde qui m'entoure et rester dans l'ombre.

C'est se réjouir, se nourrir, se jouer de la vie et de moi.

 

Être femme, c'est, encore et encore, apprendre l'amour pour, un jour, me trouver assez aimable, et peut-être tomber en amour de moi même.

Agnès Delpech