La perfection

Je suis parfaite... comme ça !

Vous avez une chance folle !

Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la chance que vous avez ! Là, devant vous, vous avez un modèle de perfection. Spécialement pour vous ! Je sais que cela peut surprendre d’annoncer ça comme ça. Ça peut même choquer autant de perfection, voire rendre jaloux, mais il faut se rendre à l’évidence : je suis parfaite.

Je ne sais pas où vous en êtes avec la perfection, mais, moi, j’ai tout bon dans tous les domaines :

  • Femme parfaite,
  • Mère parfaite,
  • Amante parfaite,
  • Amie parfaite,
  • Employée parfaite… Et j’en passe !

 

J’espère que vous êtes éblouis par cette perfection !

 

Allez, plus sérieusement. Entre nous, disons que j’ai été longtemps convaincue que je devais l’être. En gros, il y avait moi et la perfection des autres…

Enfin pas tous les autres !

Il y en a quelques uns qui étaient parfaits : ceux que j’admirais sans limite.

Et puis il y a les autres, ceux avec tous leurs affreux défauts. Vous savez ces petits défauts qu’on voit tout de suite chez les autres, qu’on critique si bien dès qu'il a le dos tourné…

 

Puis j’ai avancé dans la vie comme j’ai pu… Comme vous, j’imagine. Et, un jour, j’ai commencé à m’occuper de moi, de mon passé, de mon présent. Peut-être vous aussi…

Alors j’ai pris rendez-vous avec un thérapeute, puis un deuxième…

 

Ah, j’en ai usé du thérapeute. J’en ai fréquenté du stage de développement personnel ; j'en avais des vieux dossiers à ouvrir, du passé et des secrets de famille à fouiller.

 

Tout ça pour en arriver là ! En arriver à cette éblouissante perfection. Et ce qui est fabuleux, c’est que plus je faisais de séances ou de stages, dès que je mettais le nez dehors, plus Ma perfection ressortait !

Ok, pendant les séances, ça n’était pas brillant, mais une fois le mouchoir jeté… je ne vous raconte pas : j’étais éblouissante de perfection.

Étrangement plus je brillais, plus je voyais les défauts des autres. Ben oui, moi, après toutes séances de thérapies en tous genres, j’avais les clés.

Je savais.

Une grimace et je t’expliquais la vie ! La spiritualité n’avait plus de secret pour moi. Je t'interprétais le moindre bobo. J’étais devenue une experte en traduction des accidents de vie.

En même temps, en faisant un petit effort, avec 2/3 codes, dès qu’on se comprend mieux, c’est super facile de plonger dans l’expertise de la psychologie de comptoir !

Et puis on voit beaucoup mieux quand c’est chez les autres, n’est ce pas. En même temps, il y en a beaucoup plus chez les autres, non ?… En plus beaucoup confortable… Plus glorieux…

 

Assez blagué, on est entre nous.

Je peux bien te le dire, même si je risque te décevoir, il me reste quelques défauts, quelques ombres… Je ne suis pas toute lisse. J’ai comme plusieurs facettes… Il y a les lumineuses, celles dont je suis fière. La partie que j’aime montrer en société, celle que je mets en avant pour offrir le meilleur de moi-même : mes qualités. J’aime bien appelé ça mes lumières.

Et puis il y a les autres, le côté un peu plus sombre, les facettes que je mettrais bien sous le tapis… Ces petits riens qui, des fois, gâchent un peu le paysage…

 

C’est beaucoup plus confortable de me montrer sous mon meilleur angle, non ? Je ne vais tout de même pas me montrer sous un angle moins glorieux que celui d’une femme forte, authentique, audacieuse. La vraie !

 

Il est évident que je ne vais pas vous dire que je suis morte de trouille à l’idée de prendre la parole en public, que je suis convaincue de n’avoir rien à faire là où je suis. Je suis là débiter un flot de paroles alors, qu’il faut presque m’arracher les mots de la bouche pour que je parle de mes émotions. Je suis là, à parler d’ombres et de lumières, alors que je suis bien trop orgueilleuse pour admettre un faux pas.

Je suis là capable d’avaler des couleuvres juste pour ne pas être éjecter du groupe, virer du clan de peur de finir seule…

 

Et pourtant… Et pourtant tout est là !

 

Quand je suis devant vous, je suis dans ma lumière et j’assume de plus en plus mes ombres. Et étrangement, plus je vais chercher mes ombres dans le fond de mes poches, plus elles prennent la lumière et plus elles deviennent force, soutien, guide et lumière elles-mêmes.

 

Te parler de mes ombres, c’est vrai que c’est moins glorieux. Je brillais bien plus tout à l’heure quand je vous parlais de la femme parfaite, après qui je suis fatiguée de courir.

L’être de perfection que je suis, là devant toi, est bien plus complet avec ses ombres et ses lumières.

 

Accueillir mes ombres, c’est une façon de les accepter et donc de pouvoir les transformer.

 

Si je te raconte tout ça, c’est que j’ai envie de t'inviter à prendre un temps pour faire l’inventaire de ta perfection.

Les yeux fermés, je t'invite à aller chercher une ombre ou deux que tu mettrais bien au soleil. Avec des mots, avec tes mots, qu’aurais-tu à offrir au monde ?

Qu’aurais-tu à offrir de toi-même, quelles ombres aurais-tu envie de mettre en lumière ?

Quelle lumière aurais-tu à offrir au monde ?

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